Le dialogue interculturel est permanent.
Chaque civilisation emprunte à d'autres divers ingrédients, qui sont essentiels à son développement. L’Occident n’a pas été une exception: pendant plusieurs siècles, il a peu à peu absorbé l'héritage majeur de la civilisation arabo-musulmane.
L'expression «héritage arabo-musulman en Occident » signifie une double transmission : celle de la science et de la philosophie antiques, grecques en particulier, conservées dans des textes traduits en arabe et celle de ces savoirs transformés et complétés par la culture arabo-musulmane. Si cette translation des études (translatio studii) s’est réalisée de l’Orient vers l’Occident, c’est qu’il existait un décalage important entre un Occident où l'accès à ces savoirs se réduisait à quelques notions (seule une culture monastique s’était maintenue) et un Orient où s’épanouissait depuis le VIIIe siècle un savoir philosophique et scientifique grâce aux très nombreuses traductions. Ces traductions du grec, du syriaque, du sanskrit ou du persan vers l’arabe furent fortement encouragées par la politique culturelle des Abassides de Bagdad (750-1258), en particulier de 750 à 833. L’impulsion fut donnée sous les califats d’Al-Mansûr, d’Harûn al Rachid et, avant tout, sous le califat d’Al’Mamun (813-833) qui fonde « la Maison de la sagesse », un centre d’étude doté d’une bibliothèque, qui rassemblait les ouvrages en provenance des régions conquises et où travaillaient et se rencontraient des savants de toutes les parties du monde.
L’énergie novatrice arabo-musulmane s’est distinguée par deux forces majeures :
Au VIIIe siècle, la langue arabe devient la langue de la culture. Les savants forgèrent un nouveau vocabulaire philosophique et scientifique emprunté au grec, au syriaque ou encore au pehlvi. C’est d’ailleurs pourquoi dans l’histoire de la culture que nous désignons comme arabe, la langue fut le principal vecteur. A cette époque, à l'âge d'or de l'Empire arabo-musulman, le monde parlait arabe et Bagdad, sa capitale, était le centre du monde.
L’Occident chrétien, autour de l’an mil, en plein essor dans le cadre de nouveaux centres d’études, s’intéresse de plus en plus aux savoirs que les musulmans avaient développés. Dans les bibliothèques du monde arabe, les intellectuels et penseurs chrétiens vont trouver une philosophie, un nouveau système d’explication du monde et des références scientifiques.
Le transfert fut un acte volontaire d’appropriation: d’abord par les Arabes puis, dans une laborieuse reconstruction, par les Latins.
A manière d'introduction, Nous vous invitons à découvrir l'âge d'or de l'islam à travers la vidéo, ci-dessous, conçue en deux parties par Mahmoud Hussein et réalisée par Philippe Calderon ; puis, à suivre le Parcours thématique pour approfondir vos connaissances.
Une exposition itinérante accompagne ce site internet. L’exposition Héritage arabo-musulman en Occident contient huit panneaux, reflétant les thèmes majeurs de cette plateforme. Outre deux panneaux introductifs, l’exposition informe ses visiteurs sur l’apport durable de la contribution arabo-musulmane au renouveau de la pensée européenne en sciences et techniques, sur les lieux de savoirs et d’échange, les passeurs de savoir et de culture, en sciences médicales, en art et littérature, et enfin, en Philosophie. Trilingue (anglais, français et arabe) tout comme son catalogue, elle invite à consulter en ligne le contenu académique pour plus d’information. Cette exposition itinérante est non seulement l’aboutissement mais également le point d’envol d’un projet destiné à contribuer au développement des compétences interculturelles, l’un des objectifs majeurs de la Décennie internationale du rapprochement des cultures (2013-2022)……
Parcours thématique :
Les lieux de brassage des cultures, des langues et des savoirs sont des villes de passage, des ports, des oasis, des carrefours sur les routes des caravanes marchandes. Ce sont aussi les palais princiers, les résidences des califes, où sont invités et séjournent des savants…→ Lire la suite
Si l’histoire a retenu principalement les noms des savants qui ont écrit les œuvres, et des princes qui les ont protégés, il faut tenter de reconstituer les «chaînes de collaboration», pour parler comme Howard Becker à propos des mondes de l’art, et retrouver les traducteurs et leurs protecteurs, les copistes et les relieurs, bref tous ceux qui permettent aux savoirs d’éclore, de s’accumuler et de se diffuser….→ Lire la suite
Dans l’histoire des activités scientifiques, les échanges ont été une constante et aucune frontière culturelle ou géopolitique n’a pu les empêcher ou même les réduire. Il s’est agi, à chaque fois, du transfert de savoirs et de savoir-faire de l’espace socioculturel qui les avait produits ou conservés à celui qui ressentait le besoin de les acquérir et de les faire fructifier…→ Lire la suite
Au Moyen âge, Les docteurs arabes sont pionniers de la recherche médicale en s'appuyant sur une conception logique des affections et une approche méthodique. Ainsi, ils inventorient et décrivent les symptômes et ils améliorent l'art du diagnostic….→ Lire la suite
La diversité des formes et des décors, selon les pays et les époques, amène à parler plus d'«arts de l'Islam» que d'un «art islamique ». Les héritages de l’art musulman médiéval sont surtout importants au Maghreb et en Espagne, ce que reflètent les grandes mosquées de Kairouan et de Cordoue…→ Lire la suite
S’agissant de la philosophie, l’Occident latin a puisé dans des cultures largement métissées : arabe, syriaque, persane. Il est difficile de séparer l’apport de la philosophie grecque des commentaires apportés par les philosophes arabes. C’est donc à travers l’œuvre des philosophes arabes les plus connus en Occident que l’on peut comprendre l’apport décisif de l’héritage grec dans la philosophie médiévale occidentale…→ Lire la suite
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